« J'ai grandi et je ne t'aime plus. »
Clara, à la recherche de sa tante enlevée par les fées, a passé la porte entre notre monde et celui de la féerie.
Une invasion de Cauchemars, un oncle séduisant, des sylphes écervelés, un lutin susceptible... rien n'est simple, pas même les prédestinations amoureuses organisées par l'excentrique grand-tante
Coucou.
Dans ce monde fabuleux où l'aventure guette à chaque pas, un seul mot d'ordre : « Pas sans combattre ! »
La Brume des Jours est la suite et la fin du Clairvoyage.
Prix de l'Imaginaire 2010.
Ce second opus des aventures de l'enfant de Le Clairvoyage se déroule quasi entièrement dans l'autre monde. Il a néanmoins le même caractère de réalisme dans la description des personnages et de leurs relations, comme de leurs émotions. C'est l'univers des contes et des rêves, mais il y est clairement dit que la mort, la douleur et la défaite existent, s'il est possible de réparer ses erreurs.
C'est une belle histoire, bien écrite, que les parents pourront lire aux enfants, en y prenant autant de plaisir qu'eux, à un autre niveau.
A considérer la richesse d'invention, globale et dans le détail, de ce diptyque, et l'habileté, tout en élégance, du style, jamais pesant, on ne peut que féliciter la jeune auteur, et souhaiter que ces romans originaux trouvent le public et le succès qu'ils méritent amplement.
Le Clairvoyage et La Brume des Jours
Voici un roman que je ne suis pas prête d’oublier. « Le Clairvoyage » est l’histoire d’une petite fille qui découvre peu à peu un monde parallèle, complètement invisible aux « incroyants »(ceux
qui ne croient pas aux fées). Dans cet univers, dont la fine frontière qu’il partage avec notre monde est poreuse, cohabitent fées, êtres fabuleux et légendaires. Tout ceci pourrait être
parfumé à la rose et rester gentillet, mais détrompez-vous. Le texte d'Anne Fakhouri est un pur conte de fées, riche de symboles et références mythologiques. Au centre de son roman, cette
fille, Clara, vient de vivre un grand malheur ; peu à peu face à sa douleur, elle découvrira qu’elle est « réceptive » à un autre monde, étrange et ambigu. Les fées n’y sont pas bienveillantes,
l’auteure entretient un malaise permanent face aux êtres que le lecteur rencontre au fil des pages.
Lorsque j’ai fermé le premier volume de cette histoire, je me suis empressée d’ouvrir le deuxième, arrivé tout neuf, fin mars. Dans « La Brume des Jours », la suite, tout se complique. Après
l’apprentissage du Clairvoyage, c’est le chemin, un chemin qu’on pourrait qualifier d’initiatique, que mène Clara aux côtés de ses amis. En acceptant une mission périlleuse, elle doit
s’enfoncer dans le monde du Petit Peuple, prendre de graves décisions, faire des choix.
Le Clairvoyage, d'Anne Fakhouri
De quoi parle donc Le Clairvoyage ? Clara, 12 ans, vit paisiblement avec ses parents, qui sont d’indécrottables terre-à-terre. Ils lui ont transmis leur rigueur scientifique et la jeune fille passe son temps dans les livres, ou bien à discuter avec sa poupée. Un jour, ses parents meurent dans un accident. Elle est alors confiée à son oncle Antoine et sa femme Bébé. Celle-ci, mystérieuse, ne se montre pas sous le prétexte d’une santé fragile. Dans leur maison, Clara va découvrir des personnages ou des animaux excentriques. Elle semble aussi poursuivie par un corbeau depuis sa plus tendre enfance. Clara aurait-elle atterri à la lisière d’un monde féerique ?
Je ne suis pas un grand fan de littérature jeunesse. Je ne suis pas sûr d’avoir le recul nécessaire pour apprécier ces livres sans me départir de mon regard d’adulte. Les mauvaises langues
diront que j’ai gardé mon âme d’enfant, ce qui n’est pas faux, mais cela ne suffit pas toujours… Je suis plutôt méfiant envers ce type de livres qui peuvent, d’après moi, tomber dans deux
travers opposés : soit une simplification à l’extrême du langage et/ou de l’intrigue et/ou des personnages ; soit à l’inverse une tentative « d’adultisation » du jeune public avec des intrigues
très réalistes et plutôt sombres (notez que ces impressions ne sont pas forcément fondées sur mon expérience mais représentent plutôt les craintes que je nourris envers le genre).
Le Clairvoyage évite ces deux écueils puisqu’il m’a semblé avoir vraiment été écrit pour les jeunes autour de 12 ans (c’est l’âge de l’héroïne) (le « autour » pouvant représenter plusieurs
années, je ne suis pas un expert…). Anne Fakhouri s’adresse véritablement à son audience. Ce qui ne veut pas dire que l’intrigue est simplifiée, ni le langage. Mais les préoccupations de
l’héroïne et sa vision qu’elle a du monde ont un accent de vérité qui m’a marqué (sans que je sois capable de le définir correctement...).
Anne Fakhouri s’intéresse aux mythes, particulièrement ceux de l’époque mythique de Merlin et d’ Arthur. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir son propre imaginaire. Avec Le Clairvoyage, puis La Brume des Jours, elle nous fait partager des histoires inspirées et poétiques.
Clara, l’héroïne du Clairvoyage, est partie à la recherche de sa tante, au pays des fées. Mais elle s’est perdue dans la brume. Coincée entre les mondes, elle a été recueillie par un couple de vieilles gens sympathiques et excentriques qui traquent les cauchemars. Le temps s’étire et chaque jour répète le précédent.
Pourtant, il lui faut bien reprendre le chemin lorsque les cauchemars envahissent les brumes... Elle doit rechercher son ami tué par un dragon, retrouver les siens et achever des quêtes pour les fées. Dans ce monde à l’envers, où l’on marche sur les nuages, où les morts dansent dans l’ombre et où les sirènes tombent amoureuses, elle devra tracer son chemin, créer son destin si elle veut aller au bout du Clairvoyage et s’accepter.
Fakhouri - La Brume des jours - L'écran Fantastique
Jean pierre Andrevon et Claude Ecken, L'écran fantastique, mai 2009
Fakhouri - La brume des jours - CitronMeringue
Clara, enfant du Clairvoyage, a franchi la Brume des Jours, le passage entre deux mondes. La voilà au pays des fées où elle doit retrouver sa tante, gardée prisonnière. De grandes aventures l’y attendent, de terribles combats également qu’il lui faudra livrer non seulement contre les autres, mais aussi et surtout contre elle-même. Car Clara devra s’engager pleinement, faire des choix, apprendre tout autant à renoncer qu’à accepter : Clara n’aura pas d’autre alternative que quitter le doux refuge de l’adolescence et mûrir. En fait, le séjour dans la Brume des Jours sera son parcours initiatique. Dans cet ouvrage, suite du récit commencé par Le Clairvoyage (en tome I), Anne Fakhouri invente un monde imaginaire où les fées côtoient sorcières, lutins ou encore sirènes. Ce cadre n’est cependant pas aussi féerique qu’il pourrait sembler de prime abord, les impressions y sont souvent trompeuses. Il en va de même du propos de l’auteur qui pourrait sembler léger, comme un conte destiné aux tout jeunes enfants. Pourtant, au delà de « la brume des mots », ce sont de graves réflexions qui nous sont livrées, telle la prise de conscience que nos choix engagent notre vie, tel le dépassement de ses peines profondes, tel le courage d’aller jusqu’au bout, d’affronter ses peurs, de s’affronter soi-même. L’ensemble se laisse lire agréablement. Le ton est tour à tour drôle, poétique, grave… à l’image de la vie.